Guerre en ex-Yougoslavie

Mai 1999

    Dans les pages qui suivent, vous trouverez une série de textes critiques sur la guerre en cours en ex-Yougoslavie, ainsi que des appels d'intellectuelles contre celle-ci. Plusieurs documents reproduits ici sont inédits en français, la traduction ayant été réalisée par des membres de Regards Critiques. Enfin, nous diffusons ci-dessous le texte appelant à une conférence débat organisée à l'Université le 12 mai 1999 par le Groupe Regards Critiques sur la Guerre dans les Balkans avec Paolo Gillardi (membre du GSSA et de solidaritéS-Genève).



Conférence débat sur la Guerre dans les Balkans
12 mai 1999 - Université de Lausanne

  • L'intervention militaire de l'OTAN en Serbie et au Kosovo dure depuis plus d’un mois et demi. Chaque jour supplémentaire de bombardements contribue à grandir l’ampleur de la tragédie que représentent les massacres et les déportations des populations kosovares organisés par le régime de Milosevic, sans oublier les «dommages collatéraux» de l’OTAN qui font de plus en plus de victimes au sein la population de la région.

  • Ou l'OTAN ou Milosevic. Ne s’agit-il pas là d’une fausse alternative ? Bien évidemment, les massacres et des déportations perpétrés par régime de Milosevic envers les Kosovares doivent être condamnés. Pourtant, l'on peut fortement douter que l'intervention de l'OTAN ait pour but essentiel d'impulser un processus d'autodétermination et de démocratie au Kosovo.

  • Selon les gouvernements des pays membres de l’OTAN, de même que ceux des pays qui soutiennent cette guerre, l'intervention militaire au Kosovo et en Serbie serait le seul moyen de mettre fin à la politique de purification ethnique pratiquée par le régime de Milosevic.

      - Les frappes de l'OTAN prétendaient sauvegarder les droits des kosovar·e·s. Au vu des résultats, non seulement cet objectif n'a pas été atteint, mais les frappes ont eu des conséquences désastreuses. L’intervention de l’OTAN a impliqué le retrait des observateurs internationaux placés au Kosovo. Elle a permis au régime de Milosevic de renforcer le courant nationaliste et de réduire pratiquement à néant l’opposition démocratique. Par ces biais, l’intervention de l’OTAN a facilité l’intensification de la purification ethnique de la part des forces militaires et para-militaires serbes. Les destructions d' infrastructures civiles (ponts, raffineries, réseau électrique, etc.) de la Serbie et du Kosovo constituera pendant de nombreuses années un facteur d’instabilité pour toute la région des Balkans, dont les populations sont les premières victimes.

      - Ensuite, ce voile humanitaire masque la responsabilité des gouvernements des pays de l'OTAN dans l'embrasement des Balkans. Au travers des politiques du Fond monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), ces derniers ont contribué à l’aggravation de la situation économique yougoslave dans les années ‘80 et au début des années ‘90, renforçant ainsi des logiques nationalistes qui ont ensuite conduit à l’éclatement de la Yougoslavie.

      - Enfin, la politique d'intervention des gouvernements des pays membres de l'OTAN, et en premier du leadership américain, dans d'autres massacres suffit à lever le voie humanitaire. Le soutien des Etats-Unis et de la CIA dans le massacre des populations indigènes du Guatemala (50'000 morts environ lors de l'offensive militaire au début des années 80) récemment reconnu publiquement par Clinton, ou le silence complaisant face aux massacres du peuple kurde par l’armée de l’Etat Turc, lui-même membre de l’OTAN?

  • La guerre a produit des centaines de milliers de réfugiées, dont la plupart de ceux qui ont pu passer la frontière se trouvent amassées dans des camps qui proposent des conditions de vie bien peu humaines. Face à cette situation, comment ne pas condamner l'attitude des autorités des pays de l'OTAN ou de la Suisse qui multiplient les obstacles à l’accueil de ces réfugiés ?

 

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